Pourquoi pas "aussi" la matière..? !

Publié le par Sylvain Saint-Martory



Un intervenant d’un groupe de discussion Internet, afin d’en remontrer à Spinoza lui-même sur le plan philosophique, a émis, en lieu et place du « DEUS sive NATURA sive SUBSTANTIA » spinoziste, l’ « absurde » proposition pseudo-philosophique « DEUS sive RATIO », dans laquelle il considère cette Ratio soi-disant absolue comme étant la Raison humaine - notre lumière naturelle !



Il aura bien du mal à faire admettre, toutefois, à la communauté scientifique nationale et internationale, matérialiste par définition à défaut de comprendre la « vraie » philosophie - comme Bernard d’Espagnat ! -, que la matière n’est pas l’ABSOLU, puisque ce serait notre RAISON, paraît-il – dixit cet intervenant !



Or, jusqu’à preuve du contraire, depuis Aristote, le matérialisme court après cet « absolu fictif » de la doctrine matérialiste, à savoir l'atome réellement et définitivement indivisible, que le scientisme contemporain  pourchasse d’autant plus qu’il dispose de moyens de plus en plus sophistiqués pour espérer y parvenir.

 

Il se fonde comme à l'aube du matérialisme sur l’idée « métaphysique » que la matière est l’Absolu ; Absolu, qui secrète la pensée - dont la Raison ! -, comme le foie secrète la bile ! Et des machines du futur, à défaut de la physique quantique et autres mathématiques seraient en mesure de découvrir l'Absolu, à savoir la particule originelle réellement simple, à la manière dont l'astronome découvre une planète nouvelle avec son télescope..!



Si je compte bien : l’absolu des matérialistes, la matière en l'occurrence, plus le nouvel absolu de cet intervenant, cela nous donne « deux » absolus, sans compter celui de la religion et de l’idéalisme kantien, qu’ils nomment Dieu ! « DEUX » absolus, c’est déjà une « impossibilité absolue » par définition, comme cela peut être démontré more geometrico, ce que Spinoza a fait dans Éthique I, De Deus

 

Loin d'un véritable débat purement philosophique, je laisse aux matérialistes le soin de défendre leur point de vue métaphysique sur la prétendue « matière absolue », en leur rappelant seulement ma prédiction antérieure :



« Aucun cyclotron et autres accélérateurs de particules ou autres machines ultrasophistiquées du futur le plus lointain ne parviendront jamais à diviser l’atome pour en finir définitivement avec un « quid », qui ne puisse être à son tour divisé ! » [Cf. texte : La Science confirme la Philosophie, mais elle ne la remplace pas !]



D’ici ce futur de leur « rêve », les superstitieux matérialistes auront eu largement le temps de garnir de leurs nouveaux fantasmes le « Grand livre de fables de la Science » ; Science, qui opère pourtant avec la Raison humaine  : une preuve que la Raison ne délivre aucune vérité absolue, et qu’elle n’est pas l’ABSOLU : ou alors l’ABSOLU = Idéal ne serait pas réellement « absolu » : un comble !



Non seulement Spinoza n’avait pas songé un seul instant que notre Raison humaine n’était pas « absolue », et encore moins l’ABSOLU, mais il l’a clairement exprimé dans Éthique II, proposition 40, scolie II, 3°, où il écrit sans ambiguïté :

 

3° « Enfin, nous avons des notions communes et des idées adéquates des propriétés des choses. Et cette façon de connaître, je l’appellerai : Raison et connaissance du second genre. »



Il n'était question ici que de la connaissance de notre monde des choses avec la Raison : comment pourrait-on dès lors envisager que cette même Raison se place d'elle-même au-dessus de notre monde des choses..? !



En conclusion, la RAISON – humaine ! – érigée en Absolu, cela ne fait jamais qu’un « absolu fictif » de plus, aux côtés du Dieu religieux ou idéaliste, et de la matière ; mais il est vrai que l’imagination humaine est sans limite : c’est pourquoi les romanciers, les conteurs d’ « histoires », n’ont pas pour rien un avantage éditorial certain sur les philosophes véritables…


Publié dans PHILOSOPHIE

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