Amor Dei intellectualis, Raison et « imposture »

Publié le par Sylvain Saint-Martory

Le rôle de « mouchard », bien involontairement joué par le moteur de recherche Google, me fait tomber fort opportunément sur le site d’un de mes plus virulents détracteurs, depuis que j’ai établi l’incohérence de sa pensée, telle qu’elle résulte de ses propos ici et là, et que je l’ai donc chassé de mes groupes, faute de temps pour démontrer ses contradictions et affronter ses propos désobligeants sans véritables arguments contraires.

 

Les visiteurs de ce blog auront déjà la preuve manifeste de son incohérence en se reportant à l’article « Dieu existe : en voici une preuve irréfutable », publié ici le 8 juillet 2006, où je rapportai ses propos élogieux sur moi, après avoir adoubé Brunner, puisqu'il écrivait :

 

« C'est ici que nous devons présenter notre option, dont on se rendra vite compte qu'elle est "forcée" (et on le démontrera) mais pour ce faire je prendrai le détour du spinozisme de Constantin Brunner tel qu'il est présenté sur un ensemble de sites gérés par la même personne  : "Philosophie contre superstition", cf par exemple:

http://groups.msn.com/PhilosophieetSuperstition

dont j'extrais ceci :

 

"L'analyse des facultés de notre entendement humain par le philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), développant celle de Spinoza dans Éthique II, proposition XL, scolie II, distingue trois genres de connaissance :

- l'entendement pratique,

- le penser spirituel ou penser de l’Esprit,

- le penser superstitieux ou penser de Analogon de l'Esprit

 

A ces trois facultés de l'entendement humain correspondent trois « réalités » - ou vérités –, pensées spécifiquement par chacune d’elles.

Ce sont respectivement :

- la réalité ou vérité « relative » de l'entendement pratique

- la réalité ou Vérité « absolue » du penser spirituel

- la réalité ou vérité « superstitieuse » de l'Analogon de l'Esprit, ou vérité relative « absolutisée »

Chez Brunner, l' « entendement pratique » regroupe l'expérience des sens ou penser en images représentatives, source des concepts génériques (Homme, cheval, etc.), correspondant à l' « imaginatio » spinoziste, et le penser des abstractions (langage, causalité, mathématiques, et autres constructions auxiliaires, théorie des atomes, par exemple), équivalant à la « ratio » chez Spinoza. Ce penser pratique nous sert uniquement à vivre et à nous orienter dans notre monde des choses, pas à « philosopher » ! "


Cette personne, qui gère aussi un groupe "philosophie contre superstition" sur Yahoo, fait du bon boulot en intervenant sur divers sites et en écrivant systématiquement aux différentes "élites médiatiques" (journalistes, hommes politiques, "philosophes", etc..), on s'en rendra compte en tapant par exemple sur Google les mots clés : "Brunner Spinoza Allah" et en lisant sur le groupe Google de philo :

http://groups.google.com.bo/group/af.philo?hl=es

les envois où il a démasqué les tentatives de récupération du spinozisme par l'Islam (par Abdelwahhab Meddeb en particulier), ainsi que ceux où il dénonce les autres superstitions idéologiques se donnant libre cours dans notre pays. » [Fin de citation] 


Mais je pourrais tout aussi bien rappeler d’autres propos élogieux envers moi, lorsqu’il était membre du groupe « Philosophie contre Superstition » sur Yahoo, du temps où il s’appelait « foncteur » - sauf à lui évidemment d’apporter la preuve du contraire !


C’est pourquoi, compte tenu de ce qui précède, le lecteur averti aurait pu être surpris de découvrir des propos contradictoires sur moi, témoignant précisément qu’il fait partie de ceux qui disent « tout et son contraire », à l’exemple du grand philosophe français du XXIe siècle Bernard-Henri Lévy.

 

En effet, dans un article intitulé « Brunschvicg et Spinoza : 28 juin 2007 » il écrit:

« En même temps, les penseurs (ou prétendus penseurs, le plus souvent autoproclamés) qui tiennent plus de la secte que de la philosophie, qui peuvent être caractérisés comme des "fétichistes de Spinoza", sont récusés. Ainsi tous ceux qui interprètent Spinoza comme un mystique (par exemple : le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur), ou certains énergumènes inspirés par Constantin Brunner (lui même philosophe intéressant, mais pas au dessus de la critique), qui se plaisent à créer des blogs ou des groupes "Philosophie contre superstition". » [Fin de citation]

Il ne lui reste plus qu’à démontrer ses affirmation gratuites en réfutant mes arguments antérieurs et ceux ci-après, car son incohérence de pensée ne se manifeste pas seulement dans son jugement contradictoire sur ma personne, mais aussi sur le fond, ce qui est infiniment beaucoup plus grave, lorsqu’on se mêle de vouloir philosopher.

Il a beau avoir baptisé du titre pompeux « Mathesis universalis sive Amor Dei intellectualis » le groupe et le blog qu’il anime - publicité gratuite -, il n’est pas pour autant à l’abri d’incohérence et de contradiction.

 

En bon français, en effet, « Mathesis universalis » (du grec mathesis = science, et du latin universalis = universel) signifie donc « Science universelle », ce contre quoi personne ne trouvera rien à redire, puisque la communauté des scientifiques est aujourd’hui planétaire. Ceci n’empêche pas pour autant les désaccords entre eux, et prouve donc la « relativité » des théories et hypothèses scientifiques jusqu’à la fin des temps !  La Science ne connaîtra et ne comprendra jamais « absolument » quoi que ce soit de notre monde des choses – sauf à l’intéressé, évidemment, de démontrer le contraire !

 

Or la Science est basée sur notre penser abstrait humain, ou RAISON, qui corrige les perceptions sensorielles de notre expérience première. Mais bon, si l’intéressé s’en tenait là, c’est-à-dire à parler de science et non de philosophie, ce serait un moindre mal, et je n’aurais pas besoin d’établir la fausseté de ses propos soi-disant philosophiques, comme m’y conduit l’association abusive exprimée dans le titre, Mathesis universalis sive Amor Dei intellectualis, signifiant en français « Science universelle ou Amour intellectuel de Dieu » 

 

En effet, lorsque l’on sait que, par Amor Dei intellectualis, Spinoza entend « Amour de LA Vérité », c’est-à-dire « connaissance » de la réalité ou Vérité absolue, l’expression, Mathesis universalis sive Amor Dei intellectualis, est particulièrement malvenue puisque faisant l’association : « Science universelle = Vérité absolue ou Dieu » !

 

Et qu’il n’y ait pas d’ambiguïté sur ces propos, car leur auteur entend bien « Raison humaine », lorsqu’il parle de la RAISON, en affirmant « Dieu ou la Raison », même s’il se contredit comme à son habitude. C’est bien lui qui a écrit le texte suivant :

 

« Du Passé faisons table rase, et aussi du FUTUR (s'il y en a un).

La Vérité a été péremptoirement établie sur la Terre, et il a été ici même démontré rigoureusement qu'il n'y a et ne peut y avoir qu'un seul Absolu : la Raison humaine, c'est à dire la Pensée intellectuelle se conformant aux conditions de la recherche de la Vérité et aux normes de vérification des résultats obtenus. »
 »

Je passe rapidement sur l’incohérence, au sens d’illogisme, d’irrationalité, lorsqu’il parle de confronter la Raison humaine  à toute raison non humaine, celle du chat par exemple, comme il l’écrit :

« La Raison humaine aussi bien que non humaine d'ailleurs, puisque toute confrontation éventuelle avec une pensée "non humaine" devrait s'établir sur les bases de critères communs, qui formeraient donc le socle d'une Raison commune, UNE et absolue.

 

Qu’il nous dise donc ce qu’il peut y avoir de commun entre les perceptions et l’entendement du chat, pour ne pas parler de « RAISON » à son sujet, et ceux de l’être humain ! ! !


Et le charabia, qui suit, ne fait guère avancer le schmilblick, quand il écrit :

 

« La preuve qui a été apportée constitue un objet universel dans une catégorie des "démonstrations philosophiques de l'existence de Dieu", puisque toute démonstration de ce type fait appel à la Raison, et donc dépend de l'existence de celle-ci pour être validée : la Raison est donc en position primordiale (d'objet initial) par rapport à tout Absolu éventuellement "prouvé", et tout Absolu de ce type qui ne serait pas la Raison se verrait du même coup prouvé être non absolu, puisque dépendant de la Raison pour l'établissement de son existence. » ???

 

Quelle preuve, quel objet universel, quelle catégorie de démonstrations philosophiques de l’existence de Dieu, entre la prétendue Raison du chat et celle de l’Homme, puisqu’il saute allègrement de la Raison humaine du début, en tant qu’Absolu, à la Raison : laquelle ?

 

Ecrire : « la Raison est donc en position primordiale (d'objet initial) » n’indique en rien sa provenance, si elle en a une, et c’est encore une affirmation gratuite, sûrement bien difficile à suivre par les éventuels lecteurs de passage ; s’ils parviennent à comprendre ce raisonnement, qu’ils me l’expliquent ! ! !

 

La suite est divagation pure et simple, qui ne démontre rien mais affirme seulement : « Il est donc établi », et je la livre telle quelle, car la démonstration n’est pas de mise contre le délire :

 

« Il est donc établi que tout DIEU, ou tout ABSOLU qui ne serait pas la RAISON, ne peut être qu'un FAUX DIEU, une IDOLE : ceci vise en particulier le DIEU (ou plutôt les DIEUX) des religions, monothéistes ou non, ainsi que les FAUX ABSOLUS érigés par les différentes superstitions se donnant sous la forme d'idéologies politiques ou "pseudo-philosophiques", comme l'Etat, le pouvoir, la hiérarchie, la LOI, l'économie, le profit, l'argent, l'art, la culture, le sexe, les drogues, l'amour, le langage, le Capital, la Race, la communauté, la différence, le Grand Autre, la morale, le nouvel ordre international, l'Humanité, la Femme (qui n'est pas plus l'avenir de l'homme que celui ci n'est le passé d'un futur radieux ou Surhomme), les droits de l'homme, la démocratie, la mondialisation, etc.

 

En tant que fidèles du Vrai Dieu, ou Raison, nous ne saurions nous soumettre aux dieux des idolâtres. Nous ne saurions en particulier accepter que les enfants soient souillés et violés intellectuellement dès leur plus jeune âge par les superstitions religieuses imposées par leur famille (qui elles-mêmes ont été violées dans leur enfance si elles ont une religion) ou par les superstitions politiques de leurs enseignants.

 

Nous appelons donc celles et ceux qui se reconnaissent comme nous fidèles du VRAI DIEU, la RAISON, à la désobéissance civique ou incivique et à l'insubordination généralisée.

 

En aucun cas la Raison ne saurait tolérer aucune hiérarchie puisque si deux êtres humains guidés par DIEU (la RAISON) en viennent à travailler ensemble, soit ils parviennent à un accord rationnel sur ce qui doit être fait, soit ils n'y parviennent pas et dans ce cas l'un n'a pas à se soumettre à l'autre. Dans les deux éventualités, il n'y a pas de relation de pouvoir ou de hiérarchie, relations qui constituent une atteinte caractérisée à DIEU qui est la RAISON. Il en va de même de la LOI (religieuse ou laïque) qui, si elle est conforme à la RAISON, doit être suivie, mais non pas dans le cas contraire. » [Fin de citation]

En résumé, la Science universelle n'a rien à voir avec la philosophie :  fondée sur la Raison, ou penser abstrait, elle  appartient à jamais au domaine du « pensé relatif », du contenu relatif pensé dans et sur (à propos de) notre monde, alors que la philosophie est la voie et la voix de l'absolu « UN », absolument unique , qui n'est définitivement pas de ce monde... 

Je ne manquerai pas de m'attaquer d'ici peu au deuxième texte incriminé, puisqu'il y réussit même à faire l'amalgame entre Spinoza, Descartes et Kant, alors que leur Dieu superstitieux suffit à renvoyer définitivement les deux derniers  au rang de « philosopheurs. »


[Les éventuels défauts de présentation sont indépendants de ma volonté] 

Publié dans PHILOSOPHIE

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