"Politiquement incorrects", en toute hypocrisie !

Publié le par Sylvain Saint-Martory

Le 23 décembre 2007
 
Objet :
« Politiquement "incorrects", en toute hypocrisie »  ! ! !  
RMC Info
« Les Grandes Gueules »
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[A l'attention d’Alain Weill, président du groupe NextRadioTV (RMC Info, BFM, BFMTV et Groupe Tests), de la Direction et de la rédaction de RMC Info, de Jean-Jacques Bourdin, de Guillaume Cahour ainsi que des bien-pensants censeurs conformistes autoproclamés « Grandes Gueules » [Alain Marschall, Olivier Truchot, Gaston Kelman Jacques Maillot, Karim Zéribi, Sophie de Menthon, etc.], qui colportent les mensonges et les « croyances au miracle » de la pensée superstitieuse « politiquement correcte » dans tous ses modes d’expression, sans avoir le courage intellectuel de débattre sur le fond.]
 
Mesdames, Messieurs,
 
L'accusation de bien-pensance portée par un auditeur prénommé Daniel contre la teneur générale de votre émission, à l'occasion d'un nouveau « sondage bidon », me donne incidemment une nouvelle opportunité de dénoncer la manipulation et la tromperie exercées sur l’opinion, du seul fait de vous faire passer hypocritement – forcément ! - pour des « vertueux », à en juger d’après vos leçons de morale partisanes et « politiquement correctes » lancées à la cantonade. C’est pourquoi il fallait une belle dose de cynisme (de toupet) et d’hypocrisie à l’animateur de service pour oser prétendre que les soi-disant « Grandes Gueules » ne seraient pas « politiquement "correctes" » : en clair, les porte-parole de la pensée compassionnelle superstitieuse contemporaine.

Ceci vaut en dépit de la diversité apparente des opinions émises au gré des émissions et des intervenants, puisque toutes vos condamnations moralisatrices - comme celles de quiconque, d’ailleurs -, quelle qu’en soit la provenance superstitieuse (religion, métaphysique, idéologie et moralisme), n’en demeurent pas moins le fait de personnes, qui ne sont en rien moins « irréprochables » que tous les autres humains. 


Cette remarque devrait suffire à vous dispenser de vos jugements moralisateurs de toutes sortes, au fil des évènements, d’autant plus qu’ils vous ont conduit à afficher la « débilité intellectuelle » de l’époque dans des circonstances très précises, ainsi que l’a illustré, entre autre, la polémique politicienne sur la période coloniale. 

Cette accusation de bien-pensance me donne également une occasion supplémentaire de vous rappeler la trentaine de lettres, adressée en vain à RMC Info depuis le 28 novembre 2003, mais encore à votre disposition et à celle de quiconque – Justice incluse ! –, pour dénoncer précisément les mensonges et les « croyances au miracle », que vous contribuez à colporter avec les soi-disant « élites » du monde de l’information, de la politique, de l’intelligentsia et de nombre d’associations moralisatrices à sens unique, dénoncées dans le texte, Mensonges et lâcheté des élites, dont vous avez été maintes fois destinataires – toujours en vain. 

Que penseraient vos « fidèles », zélateurs de votre émission, de votre honnêteté et de votre courage intellectuels, s’ils apprenaient que vous, juges devant l’Idéal, n’osez même pas affronter vos contradicteurs ? Pour réfuter par avance votre éventuelle objection sur la faiblesse de mon argumentation dénonçant la Superstition dans ses divers modes d’expression, tels que constamment rappelés, je me borne à copier-coller ce paragraphe de ma lettre du 29 novembre dernier, dont j’attends toujours la réponse : 

« En effet, si vous disposez réellement de l’argumentation - de fond ! -, nécessaire pour établir la fausseté de mes affirmations et démontrer que vos diverses prises de position relatives « fictivement absolutisées » ne sont pas seulement inspirées par votre penser superstitieux, comme je le dénonce sans cesse, je me demande ce que vous attendez pour me « clouer le bec » - au figuré, bien entendu, car en d’autres temps, d’autres superstitieux comme vous ont « cloué », au sens propre, quelqu’un qui n’avait à la bouche que LA Vérité absolue. » [Fin de citation] 

Pour en venir à mon accusation de « sondage bidon », je me fonde sur la représentativité, dont vous semblez faire état, alors que les auditeurs ne connaissent même pas le nombre de réponses, sans oublier ce que celui-ci représenterait par rapport à la population nationale. Ainsi, à titre de comparaison, si la communauté juive, avec ses sept cent mille membres environ, représente seulement à peine un peu plus de 1% du total, je vous laisse calculer ce que doivent peser 7.000 suffrages exprimés – sauf à vous d’établir que je suis en dessous du nombre réel ! Je doute, toutefois, qu’il soit de nature à donner un retentissement national à un tel événement, fut-ce en dehors de toute polémique sur les chiffres.

En effet, au delà d’une simple question de chiffres, l’objet même de ce sondage me conduit à vous rappeler celui dénoncé dans ma lettre du 29 dernier, et faisant croire à l’opinion que Bernard-Henri Lévy serait une « grande gueule », puisque nominé pour le titre de « Grande gueule d’or » ! Or, il n’a pas plus que vous l‘honnêteté et le courage intellectuels de débattre avec ses contradicteurs, alors qu’il est l’incarnation de la Superstition sous toutes ses formes, comme vous l’a montré la copie de ma lettre du 11 février 2005, faxée aux Editions Grasset à son intention, mais toujours sans réponse à ce jour comme toutes les autres.

Ainsi, non seulement Bernard-Henri Lévy n’est pas une « grande gueule », mais tout au contraire, il est même l’un des instigateurs de la pensée « politiquement correcte », qui traque les Français depuis le début des années Mitterrand pour trancher entre les gentils et les méchants, les bons et les mauvais, les « vertueux » et les « salauds », les racistes et les antiracistes, aujourd’hui !

Votre seule excuse, intellectuellement et philosophiquement parlant, serait d’avoir eu seulement dix ans environ en un temps, où la puanteur du moralisme épargnait la France et les Français. Toutefois, quand on s’avise de faire l’opinion, il semble indispensable de ne pas négliger l’Histoire : « ça » évite au moins de juger le passé, surtout révolu de plusieurs siècles ou de quelques décennies, avec la mentalité « droit-de-l’hommiste » d’aujourd’hui, car c’est une immense malhonnêteté intellectuelle – certes, Voltaire et autres philosophes des Lumières en ont réchappé, mais pas l’auteur de Tintin au Congo, datant de 1931, a fortiori Napoléon ! ! ! 

Suite à l’accusation de cet auditeur vous reprochant votre pensée « politiquement correcte », votre principal argument a été, en réponse, d’avoir reçu Alain Finkielkraut. Quel grand acte de courage intellectuel ! Certes, sa pensée n’est pas « politiquement correcte » pour nombre de ceux qui font l’opinion, et c’est précisément en cela qu’il témoigne être philosophe : ne pas suivre la foule ignorante et superstitieuse, prompte à empoisonner, crucifier, brûler ou excommunier les penseurs réellement « politiquement incorrects » - rassurez-vous, vous ne risquez rien !

De là à considérer que l’invitation d’Alain Finkielkraut vous aurait dédouané, il y a un abîme - le jour, où vous aurez reçu Jean-Marie Le Pen, nous en reparlerons ! Jusque là, et sauf mauvaise information de ma part – à vous, dès lors, de préciser la date -, vous témoignerez de votre pensée « politiquement correcte » qui hurle avec les loups, tout en attestant la « débilité intellectuelle » de l’époque, néanmoins profitable aux moralisateurs et autres « censeurs autoproclamés » d’aujourd’hui comme hier et demain.

La pensée « politiquement correcte », que je vous accuse de colporter, est celle qui vole au secours de la Superstition dans ses divers modes d’expression : religion, toutes religions confondues – monothéistes ou non -, métaphysique [Scientisme matérialiste et pseudo-philosophie theologico-scolastique de l’idéalisme ou spiritualisme de Descartes ou de Kant, entre autres « philosopheurs »], idéologie, toutes les idéologies sans exception – illusion altermondialiste incluse -, et moralisme [Morale et condamnations moralisatrices des Autres, au nom de LA morale : laquelle ? !], tous catéchismes réunis, y compris le catéchisme soi-disant universel contemporain ou Déclaration universelle des droits de l’homme, dont seule l’inobservation est réellement universelle – sauf à vous et à quiconque d’établir le contraire à l’aune du devenir du monde depuis bientôt soixante ans ! 

Jusque là, vous ferez la preuve que, loin de dénoncer les dogmes religieux, métaphysiques, idéologiques et moralistes, de toutes sortes, vous apportez votre soutien à la Superstition en lui servant de tribune ! ! ! Ce faisant, vous ne pouvez manquer de tomber dans l’incohérence et les contradictions, preuve s’il en est de « débilité intellectuelle » - forcément quand, dans un monde relatif, on « absolutise fictivement », on veut faire passer pour absolu ce qui n’est que relatif. C’est notamment le cas des valeurs morales relatives de Bien et de Mal décrétées fictivement absolues par ceux qui ont le pouvoir financier, politique et médiatique : c’est tellement « juteux » de faire culpabiliser les Autres, ceux qui dérangent des intérêts égoïstes de toutes sortes, pour en tirer des profits de toutes sortes – électoraux, par exemple ! 

J’ai déjà donné nombre d’exemples concrets de la « débilité intellectuelle » de l’époque, conduite par son Bien et son Mal prétendument absolus à croire, ou plutôt à faire croire, que le Bien soi-disant absolu comporterait « exclusivement » des avantages, du positif, tandis que, a contrario, le Mal absolu contiendrait « uniquement » des inconvénients, du négatif . « Ça », c’est la théorie, mais comme toujours le passage à la pratique présente des difficultés insurmontables, résultant de l’impossibilité absolue de transposer l’Idéal dans le quotidien - le seul fait de l’envisager est déjà une preuve en soi de débilité intellectuelle, a fortiori philosophique !

Essayez, en effet, de me donner un seul exemple d’une quelconque chose humaine, qui ne comporterait pas, à la fois, des avantages, du positif, et des inconvénients, du négatif, fut-ce seulement pour celui qui juge en fonction de ses intérêts égoïstes, individuels et collectifs – a fortiori pour des regards extérieurs ! Cela vaut évidemment pour la période coloniale comme pour la liberté d’expression, entre autre, ainsi que l’ont tristement illustré des propos de Gaston Kelman et de Jean-Louis Bianco : le premier ne voyant, égoïstement, que des inconvénients, du négatif, dans la colonisation, et le second déclarant « sans rire », au cours de l’une de vos émissions : « On a le droit de tout dire, mais il y a des limites » ! ! ! Peut-on trouver meilleur formule pour « fixer des limites à l’Absolu », et témoigner ainsi de la débilité intellectuelle et philosophique de l’époque ? ! ! ! 

Certes, votre complaisance « politiquement correcte » n’a rien trouvé à redire dans l’un et l’autre cas, d’où la manipulation d’une opinion, assurément trop crédule pour tout ce qui provient des médias. Et vous n’avez pas été moins complaisant, plus politiquement « incorrect », envers Bruno Solo, comédien, pouvant lui aussi affirmer « sans rire » : « Je n’ai jamais rien fait par intérêt », alors que je n’ai eu de cesse de vous présenter l’égoïsme humain dans son acception correcte, c’est-à-dire le désir de tout être humain de vivre le plus longtemps et le mieux possible, en se gratifiant autant que faire se peut dans ses affaires d’amour, de possession et d’ego ! ! ! 

C’est précisément ce silence complice, dont vous n’avez assurément pas l’exclusivité votre, puisque partagé notamment par toutes les soi-disant « élites » dénoncées, qui permet d’accréditer dans l’opinion tant d’idées superstitieuses, de croyances populaires et de fallacieuses promesses. Il en va ainsi, par exemple, du soi-disant « ordre juste » de Ségolène Royal, et du prétendu « intérêt général » mis en avant par le premier syndicat venu pour faire oublier ses intérêts égoïstes de toutes sortes, quitte à mépriser ceux de ses concitoyens, à la dérive sur des quais de gare ou dans des aéroports. 

Aussi, compte tenu de ce qui précède, à la question de votre sondage de savoir si vous étiez de droite ou de gauche, votre comportement partisan témoigne manifestement de votre penchant « à gauche », en dépit des opinions droitières de quelques intervenants. Pour ce faire, il me suffit simplement de noter l’existence de votre nouvelle chronique, « La France de Nicolas », plus à charge qu’à décharge, sans jamais remarquer en contrepartie une quelconque évocation de « La France de Ségolène ».

Pourtant, ce silence complice lui permet de continuer à colporter tout à loisir sur les grands médias nationaux, faiseurs d’opinion par excellence, l’ « aberration intellectuelle et philosophique » mensongère de sa campagne promettant d’instaurer un « ordre juste », c’est-à-dire « absolument juste » - pas seulement pour la France, mais pour la planète entière ! Je n’ai eu de cesse de dénoncer cette tromperie, du début à la fin de sa campagne présidentielle, ainsi qu’en font foi ma lettre du 4 septembre 2006 et celle du 4 avril 2007, adressée par envoi recommandé avec accusé de réception – seul le reçu postal signé du 6 avril constitue, à ce jour, la réponse de la candidate socialiste. Elle n’en continue pas moins à manipuler et à tromper l’opinion, en lui promettant encore d’instaurer un ordre juste, « absolument juste » : en clair, de transposer l’Idéal dans le quotidien ! ! ! 

Un deuxième argument, déjà évoqué, me permet de vous classer plutôt à gauche. Il s’agit de vos condamnations moralisatrices. En effet, le premier jury populaire impartial venu serait enclin à les déclarer majoritairement plus « de gauche que de droite », au point même de faire dire à Jacques Vergès, pourtant communiste avéré, mais qui ne prend pas pour autant des vessies pour des lanternes : « La gauche est moralisatrice, et c’est au nom de la morale qu’elle jette ses anathèmes » ! 


Dommage qu’elle oublie seulement quelques principes généraux indiscutables – sauf à vous de les contester ! -, qui suffisent à invalider les trois fictions du moralisme, à savoir : 

1) Bien et Mal prétendument absolus

2) la division manichéenne artificielle des humains en deux catégories distinctes aux frontières étanches, les bons, nous, et les mauvais, eux

3) et le prétendu « libre arbitre », censé conduire les humains à opter librement pour le Bien - absolu, évidemment, bien qu’il soit seulement une fiction !

Ainsi, dans ses condamnations moralisatrices aux Autres, la gauche oublie-t-elle ces vérités humaines intemporelles :
Face à l’Idéal, chacun est forcément coupable, coupable de crime de lèse-Idéal, puisqu’il n’y a pas, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais, d’individus ni de groupes d’individus, TOUS critères d’appartenance confondus, réellement « IRRÉPROCHABLES » !

De plus, s’il y avait réellement des individus ou des groupes d’individus « vraiment » irréprochables, ils se garderaient bien de condamner moralement et de faire culpabiliser les Autres, précisément parce qu’ils seraient, eux-mêmes, irréprochables ! Le Christ et Spinoza, entre autres diseurs de LA Vérité éternelle absolue, s’en sont bien gardés, au point que vous ne trouverez pas, une seule fois, le mot « morale » dans l’Éthique ! ! !

Comme vous disposez, en principe, de dizaines, voire de centaines, de pages développant mon argumentation visant à dénoncer toutes les formes de la Superstition, vous me permettrez de m’en tenir là, dans l’attente de vos éventuelles objections, lesquelles ne devront pas manquer de tenir compte des longs développements antérieurs. Jusque là, en conclusion, je me borne à réaffirmer que vous êtes réellement « politiquement corrects » ; et ce à la fois, historiquement, culturellement, religieusement, idéologiquement et moralement. Je pense l’avoir suffisamment démontré, mais il ne tient qu’à vous d’établir le contraire !

Dans cette attente, je maintiens que, comme tous les « vertueux autoproclamés », vous préférez la satisfaction de votre ego, et autres avantages, à LA Vérité éternelle, confirmant ainsi la véracité durable de ce mot de Brunner :

« Seuls les coquins exigent politesse et civilité dans les confrontations d’idées, car la perversion générale leur importe peu à côté de leur souci personnel pour leur honneur-vanité dans la société. » [Brunner, Doctrine des gens de l’Esprit et ceux de la multitude]

Par ailleurs, vous illustrez à merveille ce bref commentaire sur Philippe Lucas, ex-entraîneur de Laure Manaudou, pour souligner sa principale faiblesse : « A donner son avis sur tout, on tombe dans la discussion de café du commerce. » [Le Point, n°1838 du 6 décembre 2007, Texto]
 
Toutefois, ce n’est pas l’égoïste que je suis, qui vais vous reprocher votre égoïsme, contrairement à vous qui n’avez de cesse de reprocher aux « autres » humains d’être finalement trop humains avec leur souci constant de penser d’abord à leurs intérêts égoïstes dans leurs affaires d’amour, d’argent et de gloire ou honneur-vanité.

Votre obstination dans le silence et le refus de débattre confirmerait, une fois de plus, votre intention délibérée de continuer à colporter les mensonges et les « croyances au miracle » du monde, tels que précisés dans le document en annexe.

Je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs, mes salutations distinguées.

Annexe : Mensonges et lâcheté des élites

[Les éventuels défauts de présentation sont indépendants de ma volonté]

 

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Publié dans COURRIER "Médias"

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