Réchauffement et logement : même emballement et même "pipo" !

Publié le par Sylvain Saint-Martory



L’époque contemporaine confirme que l’esprit moutonnier des Français, qualifiés par Rabelais de « moutons de Panurge », est loin d’être un fantasme. Ceci est mis en évidence aujourd’hui par le suivisme manifesté par le monde des médias, de la politique et de l’intelligentsia, tous quasi unanimes pour concorder sur la destruction inéluctable de la planète - sinon quoi ? -, à la fin du XXIe siècle – pourquoi juste là, d’ailleurs, sauf à être de nouveaux Nostradamus ? -, et sur l’extinction définitive des « mal-logés » à partir de 2012.


Regardez-les, tous, signer des deux mains le pacte écologique de l’un, et le droit au logement opposable de « Monsieur Trigano », hormis quelques réfractaires, à savoir des « brebis galeuses » égarées au sein du troupeau de moutons de Panurge, tels Claude Allègre et Jean-Marie Le Pen en particulier, respectivement sur l’un et l’autre sujet.

 
Je parle ici uniquement de la France, évidemment, puisque, comme chacun le sait, il existerait une prétendue « exception française » : une de plus ! Celle-ci serait susceptible de s’étendre ensuite à la planète entière, comme on peut le mesurer, sur la base de nos valeurs républicaines exportées, en matière de liberté, d’égalité et de fraternité ! Vous avez dit « TARÉS »..? ! OUI, n’en déplaise à ceux que le mot choque, je persiste et je signe : les « croyances au miracle », l’espoir, et la crainte injustifiée n’ont rien à voir avec la Raison !


Comme je me suis largement expliqué récemment sur la menace climatique en publiant, outre mes remarques, deux documents de presse contestant l’ « absoluité », le caractère absolu, de la prévision catastrophiste des prophètes de malheur, véritables « tireurs de marrons du feu », je me borne à renvoyer les lecteurs de passage à ces différents posts récents. Il me suffit de rappeler qu’aucun de ceux qui lisent ce papier aujourd’hui ne sera là, en 2100, pour vérifier les dires du début du siècle, sinon dans un tel état de décomposition avancée qu’il les aura complètement oubliés.


Dans un autre domaine évoqué ci-dessus, en matière de liberté et d’égalité notamment, dommage que la résurrection de Robespierre soit une « impossibilité absolue », car il pourrait constater de visu que l’avènement d’une société parfaite issue d’une révolution pourtant sanglante, censée éliminer tous les « salauds », n’était qu’un autre « pipo », comme cela a été confirmé par la suite ! Et nous sommes des milliards pour en attester ! ! ! 

 

Alors, « quid » du logement garanti à tous les « mal-logés », d’ici cinq ans – sûrement grâce à la baguette magique de la fée Ségolène ? Cinquante-deux ans déjà qu’au cours de l’hiver 54, un brave abbé, précédemment député de surcroît, s’élevait pour dénoncer la misère des « mal-logés » de l’époque.


D’abord, je pourrais lui demander des comptes au même titre qu’à tous ceux qui ont gouverné la France depuis lors : « Qu’avez-vous fait de notre argent, de l’argent des Français, puisque vous n’avez pas réussi à régler ce problème soi-disant inhumain d’un logement décent pour tous, et que vous aussi, Monsieur l’abbé, vous avez été aux affaires ? Ecoutez les tous ces « vertueux » d’aujourd’hui, qui gouvernent la France depuis soixante ans, des socialistes de Vincent Auriol à ceux de Mitterrand notamment, pleurer sur le sort des « mal-logés », ainsi que Jacques Chirac découvrant après quarante ans de vie politique la nécessité d’instaurer un droit au logement opposable, devant même figurer dans la Constitution pour accréditer cette chimère ! « Çà » ne leur suffit pas de voir les résultats du droit à l’éducation opposable pour tous, dès lors que tout le monde peut entrer en France comme dans un moulin, avec les injustices qui en découlent ensuite quand il d’agit de trancher sur le sort des résidents « illégaux » ?

 
Pour seuls arguments tangibles, aujourd’hui, contre cette nouvelle utopie collective conjoncturelle, campagne présidentielle oblige, je me fonde d’abord sur les premières déclarations de divers maires montrant le décalage énorme entre le stock de logements disponibles par an et le nombre de demandeurs de logements – à titre d’exemple concret, 200 contre 2500, dans le cas évoqué par un maire de la région parisienne, qui doit savoir de quoi il parle.


Si l’on m’objecte la possibilité de construire en cinq ans les centaines de milliers de logements nécessaires, outre que Jean-Louis Borloo semble avoir fait réaliser, depuis 2002, plus de logements que les socialistes de Lionel Jospin, c’est oublier un peu vite que le flot des nouveaux arrivants est loin de se tarir - ce serait même le contraire : or, chacun sait ce qu’il faut entendre par « tonneau des Danaïdes » !

 
Mon deuxième argument est d’ordre plus philosophique, puisqu’il se fonde sur la distinction radicale entre relatif et absolu ; il repose sur l’ « impossibilité absolue » de transposer l’Idéal dans le quotidien ou de « créer l’absolu dans le relatif », comme je viens de l’entendre dire à juste titre pour dénoncer les don Quichotte d’aujourd’hui, qui se battent contre des moulins à vent comme leur illustre aïeul. Promettre un logement décent pour tous les « mal-logés » de la planète – pourquoi seulement les résidents français ? – fait partie de ces chimères dont se gargarisent les« croyants au miracle », contre lesquels mon argument définitif est le suivant :

 
Vous ne serez pas là en 2100, ou alors en piteux état, donc vous ne pourrez pas vérifier la réalité, ou non, du catastrophisme actuel. En revanche, vous pouvez vérifier, dans les archives de presse, la déclaration de l’abbé Pierre en 1954, et constater ce qu'il en est de la situation des « mal-logés », cinquante-deux ans plus tard.


Et surtout, comme il vous reste, selon les cas, une ou plusieurs décennies à vivre, vous aurez ainsi l’opportunité de vérifier si le droit au logement opposable pour tous, voté unanimement – je suppose ! – en 2007, aura une réalité effective ou non ! Ce sera votre punition constante de « croyant au miracle » : ne jamais voir venir la concrétisation des « pipos » attendus ! Ainsi je pourrai attendre longtemps, « en enfer », votre courriel contradictoire de victoire…

Publié dans BILLET DU JOUR

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