Vous avez dit "ordre juste"..? !

Publié le par Sylvain Saint-Martory

Le 4 septembre 2006

 

Objet : « Ordre juste »

 

Madame Ségolène Royal 
Courriel : 
contact@desirsdavenir.com




Madame,


A plusieurs reprises, et pas plus tard qu’hier à Florac, vous avez utilisé l’expression « ordre juste », ce qui est une « aberration », intellectuellement et philosophiquement parlant, comme je m’en suis déjà largement expliqué dans la correspondance adressée à François Hollande, depuis le 6 octobre 2000, ainsi qu’à divers caciques du Parti socialiste : Arnaud Montebourg, Bertrand Delanoë, Jean-Marc Ayrault, Jean-Pierre Chevènement, Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, Henri Emmanuelli, Jack Lang, Jean Glavany, Lionel Jospin, Laurent Fabius, Julien Dray, Vincent Peillon et Robert Badinter, sans jamais obtenir de réponse sur le fond – et pour cause !



Toutefois, pour ne pas être taxé par avance d’ « antisocialisme primaire », les responsables politiques de droite, d’extrême droite et du centre, ainsi que ceux du parti écologiste et de gauche ou d’extrême gauche n’ont pas été davantage épargnés, dès lors que leur discours colportait les mêmes mensonges et autres « croyances au miracle » de la superstition idéologique et moraliste qui, non seulement trompe l’opinion, mais contribue à la diviser – sur la question de l’immigration et des immigrés, notamment !

 

Comme cette correspondance est à votre disposition, je ne juge pas utile, dans un premier temps, de développer davantage ici, et je me borne donc à en évoquer l’idée fondamentale, à savoir que, comme l’a dit Mikhaïl Gorbatchev, rare responsable politique intellectuellement honnête : « Rien ne peut être fait hors du cadre d’une nécessité supérieure » : nécessité supérieure, qui est tout sauf la prétendue volonté libre ou « libre arbitre » du Dieu superstitieux des religions et de l’idéalisme cartésien ou kantien, mais ce que Spinoza nomme « Dieu » ou la « nécessité ».

 

Ceci suffit à diminuer largement la portée de toutes les promesses des futurs candidats aux échéances électorales à venir, laissant sous-entendre que les engagements pris envers les « citoyens-électeurs » dépendraient de leur seule volonté libre, cet illusoire « libre arbitre », en vertu de l’aberrante formulaire populaire «  Quand on veut, on peut », qui n‘est pas le meilleur exemple de réflexion que peut donner la classe politique, toutes tendances idéologiques confondues.



Soyez assurée que, en fonction de l’évolution de votre côte de popularité dans l’opinion, je ne manquerai pas de vous exposer, de façon très détaillée, les mensonges et les croyances au miracle qui détournent des urnes, de plus en plus, les citoyens lassés de ne jamais voir venir la concrétisation de promesses sans cesse renouvelées, et font ainsi des « politiques » des boucs-émissaires, parce qu’ils vous croient sur parole, du fait qu’ils ignorent que, dans notre monde, « rien n’est libretout est inéluctable » !



Dans l’espoir que vous tiendrez compte de ces observations, aussi loin que vous mènera votre campagne présidentielle, pour éviter surenchères et fallacieuses promesses, je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Madame, mes salutations distinguées.










Publié dans COURRIER "Politiques"

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